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L'héritage viking en Normandie

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L'héritage viking en Normandie Empty L'héritage viking en Normandie

Message par KAΛ Jeu 11 Avr - 21:25

L'héritage viking en Normandie Flotte10



L'héritage viking en Normandie








Introduction

Je vous ai déjà parlé des Calètes, les celtes de Normandie, mais bien souvent, quand on évoque la Normandie, on pense aux vikings ! Ces fiers norrois venus sur leurs drakkars piller les côtes européennes et coloniser l'Angleterre et la Normandie.

Cependant, si vous venez en Normandie dans le but de découvrir des vestiges de ces fameux vikings, vous serez bien déçu …. Effectivement, à par une vitrine du Musée des Antiquités de Rouen regroupant quelques fibules et épées nordiques, il n'y a pas eu beaucoup d'autres découvertes archéologiques concernant ces fameux pilleurs scandinaves.

Cependant, cela ne veut pas dire qu'ils n'ont laissé aucun héritage, loin de là ! Je vais donc vous faire une liste non-exhaustive de tous ce qu'ils ont laissé dans cette belle région qu'est la Normandie. (Liste non exhaustive car même si j'adore le sujet des vikings, ce n'est pas mon sujet de prédilection Wink ).

Avant toute chose, rappelons un peu les faits et commençons par évoquer ces fameux raids scandinaves du IXe siècle.


Les raids vikings en Normandie

Le premier raid viking mentionné dans les sources anciennes est celui de l'île de Portland, en Angleterre, en 789. Quant à la première incursion viking sur les côtes françaises c'est apparemment celle de 799, où les vikings vont attaquer et piller le monastère de l'île de Noirmoutiers, en Aquitaine.

En 820, les Norrois tentent d'entrer dans l'embouchure de la Seine mais échouent. On peut retrouver divers campements vikings sur les îles ou les bords de la Seine tels que l'île d'Oissel ou l'ancienne butte des sarrazins, autrefois située dans le quartier des Neiges, au Havre. Sarrasins étant un terme générique désignant les païens au Moyen-âge.

Mais en mai 841, la flotte d'un certain Asgeir est en vue des côtes de la Neustrie. Il va d'abord aller piller l'abbaye de Fécamp. Puis, le 12 mai 841, Asgéir va réussir à entrer et à remonter la Seine pendant deux jour jusqu'à se retrouver devant la ville de Rouen qu'il pille également. Une fois la ville saccagée, la flotte décide de retourner sur ses pas dans le but d'attaquer toutes les abbayes qu'elle a laissé derrière-elle : Le 24 mai 841, les vikings attaquent l'abbaye de Jumièges et finissent par l'incendier. L'Abbaye de Saint-Wandrille a davantage de chance : Son abbé, Saint-Foulques, accepte de payer une rançon de six livres d'argent pour la sauver. Une délégation de moines de Saint-Denis va négocier auprès des envahisseurs le rachat de 68 captifs avant qu'ils repartent en mer avec tous leur butin, matériel et humain.

L'héritage viking en Normandie Seine_11

Louis de Maine, le successeur de Saint-Foulques à Saint-Wandrille, va devoir payer le danegeld (la rançon viking) deux fois de suite, en 845 et en 856, auprès des flottes nordiques partant attaquer Paris. Mais en 862, les vikings reviennent pour la quatrième fois et les moines sont obligés de s'enfuir, laissant leur abbaye en proie aux vols et à la destruction. Cette quatrième flotte scandinave est commandée par Sigtrygg. Elle hiverne sur l'île d'Oissel (Oscellus) depuis 855 et réussit la troisième prise de Paris en 861. Cependant, le roi de France, Charles le Chauve, veut se débarrasser de ces pillards qui ont tendance à s'installer sur ses territoires. Pour cela, il va payer 5000 livres un autre viking, Wéland, qui va se charger du blocus de l'île d'Oissel. Au début de l'hiver, Sigtrygg et son armée, assiégés par leurs semblables, se rendent. Wéland va alors leur accorder la vie sauve et l'hivernage dans la Basse-Seine en contrepartie d'une rançon de 6000 livres, ce qui est accepté. Wéland réussit ainsi à devenir riche, et étant donné que les flottes vikings partent, Charles-le-Chauves va avoir le temps de construire le pont fortifié de Pîtres, qui va donner son nom à la ville actuelle de Pont-de-l'Arche. Retardées par d'autres expéditions vikings, la construction du pont est quand même finie en 873. Ce pont va, pendant un temps, empêcher les scandinaves de remonter la Seine vers Paris.

L'héritage viking en Normandie To-the10

Ce qui n'empêche pas un certain Rollon de commencer ses incursions dans la région en aval dès 876. En 885, Rollon et ses troupes font peut-être partie de la flotte de 700 navires du chef Sigfrid. Celle-ci a certainement eu raison du pont fortifié et entreprend le quatrième siège de Paris. Le Comte Eudes, chargé de la défense de la ville, réussit à résister pendant 90 jours. Mais le roi Charles-le-Gros verse quand même une rançon de 700 livres d'argent pour faire partir les agresseurs. Le 16 février 886, l'armée de Sigfrid, partit de Paris, essai alors de conquérir une autre ville : Chartres. Mais ils échouent une nouvelle fois. La défaite est même très rude : Ils perdent 1500 hommes. A la suite de cela, l'armée part ravager Saint-Lo tandis que Rollon prend ses propres troupes et part assiéger Bayeux. Il réussit à prendre la ville en 890, à tuer le comte Bérenger, l'un des deux marquis chargés de la protection de la Neustrie, et à épouser « more danico » (à la danoise) sa fille Poppa. Mais l'armée de Rollon est ensuite battu par le roi breton Alain le Grand. Il décide alors de partir pour l''Angleterre où naît son fils Guillaume. Il revient sur les côtes franques avec sa propre flotte et sa propre armée en 905. Il conclut avec l'archevêque de Rouen le « Pacte de Jumièges » qui permet d'épargner la ville de Rouen tout en cédant au Viking le contrôle d'une partie du territoire. A l'été 911, il attaque Paris, mais tout comme son prédécesseur, Sigfrid, il échoue. Il part alors pour Chartres le 20 juillet mais il échoue également devant la résistance de l'évêque de la ville, Gancelme, et le renfort des troupes des grands aristocrates du royaume que sont Richard le Justicier, Robert comte de Paris et Ebles Ier le Bâtard comte de Poitiers.

Le roi Charles-le-Simple va alors décider de négocier avec le puissant chef scandinave. Il lui envoi l'évêque de Rouen Francon, que Rollon connaît bien parce qu'il a déjà traité avec lui le « Pacte de Jumièges ». Le roi propose à Rollon de lui céder les terres allant de l'Epte jusqu'à la mer, c'est à dire toute la Haute-Normandie, à condition qu'il puisse se convertir à la foi chrétienne et qu'il protège ses terres des autres vikings. Ainsi se conclut le traité de Saint-Clair-sur-Epte, en 911, qui permet la création du duché de Normandie. Rollon se fait baptiser en 912 à la cathédrale de Rouen et change ainsi son nom en Robert. Il devient comte de Rouen et duc de Normandie, tout comme ses héritiers.
L'héritage viking en Normandie Carte_10
Carte de la Normandie et de ses alentours avec les lieux assiégés par les Vikings.



La colonisation viking

Le peuplement de la région obtenue par Rollon, donc de la Haute-Normandie, fut surtout faite par les danois. Cela se voit principalement dans la toponymie actuelle de la Haute-Normandie où l'on retrouve énormément de mots et de noms danois :
torp = village. Comme dans Torp-Mesnil.
tot = ferme. Ainsi, Yvetot = la ferme d'Yvo.
Thuit = Essart. Ainsi, Vautuit = L'essart de Valr.
Dahl = Vallée. Comme dans les Petites-Dalles.
Sand = sable, vik = baie. Donc Sanvic = baie sableuse.
Bec = ruisseau. Comme dans le Bec-au-Cauchois.
Crique = kirk = église. Ainsi, Criquetot = la ferme de l'église.

Thérouldeville = Le domaine de Turold/Thorvald.
Ouainville = Le domaine d'Owein.
Tancarville = Le domaine de Tancard/Tancrède.
Estouteville = Le domaine de Stutta.

L'héritage viking en Normandie Carte-11
Dessin  montrant les termes danois décrivant le paysage. Vic (vík en scandinave) est une anse, le homme (du vx.scand. holmr est un îlot). Le sund est un détroit, le nez (nes) un cap, le bec (bekkr) un ruisseau, la dalle (dalr) une vallée, le tourp (thorp, un hameau), le tot (topt) un emplacement pour une ferme d’où une ferme, la banque un talus, le thuit (thveit) un essart, la hogue (haugr) une éminence, la londe (lundr) un petit bois. Ebbe (marée basse) et fio (marée haute), ainsi que mielle (dunes - melar) et melgreux (oyat - melgres) sont encore attestés dans les parlers du Cotentin, entre autres (©️ Georges Bernage).

Selon le trouvère Benoît de Sainte-Maure, l'usage du Norrois aurait perduré au moins jusqu’à la fin du XIIe siècle sur les côtes normandes. D'ailleurs, une centaine de mots (c'est peu mais c'est déjà ça^^) scandinaves sont passés dans la langue normande puis française. Ce vocabulaire est surtout maritime : Quille, clin, bordé, écoute, ris, bouline, étai, hauban, racage, ralingue, hune, girouette, carlingue, varangue, tillac, dalot, bite, étambot, tolet, guindeau, arrimer, brayer, équiper (skipa), évacuer, étalinguer, haler, haubaner, riper, sombrer, tanguer, touer, etc.

De même, beaucoup de noms de famille sont d'origine norroise. Voici quelques exemples :
Anger = Asgeir = La lance des dieux (Ases)
Anquetil = Asketill = Le chaudron sacré des dieux
Auber = Osbern = L'ours-guerrier des dieux
Godfroy = Godfrid = Sous la protection des dieux
Harou = Harulf = Le loup-guerrier de l'armée
Osmond = Osmund = Sous la protection des dieux

Je vous laisse le site de l'association Hag'Dik si vous vous voulez en voir davantage :
http://hagdik.fr/les-vikings-en-normandie-noms-de-familles-normands-dorigine-viking/






Les ducs de Normandie

Rollon et ses descendants détiennent la Normandie. Mais ce n'est pas pour autant qu'ils en ont perdu l'habitude des excursions guerrières. Et bien souvent, l'objet de leurs raids est un territoire qui a également subit de nombreuses attaques vikings depuis le Ixe siècle et qui en subissait toujours autant au siècle suivant : Je parle bien sûr de la Bretagne.

En 867, le roi de France Charles-le-Chauve cède à Salomon de Bretagne le Cotentin et l'Avranchin afin qu'il s'allie avec les troupes franques contre les vikings. Mais depuis la mort du roi breton Alain le Grand, en 908, les norvégiens vont conquérir une grande partie de la péninsule armoricaine. Et surtout, dès 933, Guillaume Longue-épée multiplie les raids et conquiert le Cotentin et l'Avranchin tout en commençant à occuper la région de Rennes. Cependant, en 936, Alain Barbeforte, petit-fils d'Alain le Grand, part de Grande-Bretagne avec une puissante flotte et débarque près de Dol. Il arrive à reconquérir le territoire de ses aïeux mais les armées de Guillaume Longue-épée se retranchent encore dans la forêt de Villecartier et ravagent l'arrière-pays rennais. Juhel Bérenger, comtes de Rennes (et peut-être descendant du Bérenger tué par Rollon), ne parvient à vaincre les troupes normandes et demandent de l'aide à son rival, Alain Barbeforte, ainsi qu'à Hugues Ier, comte du Maine. Grâce à leur alliance, les bretons arrivent à repousser les envahisseurs à la bataille du Trans, en 939, et mettent fin à l'occupation normande en Armorique. Toutefois, Guillaume Lonque-épée garde ce qu'il avait conquis : Le Cotentin et l'Avranchin, formant ainsi la Normandie telle qu'on la voit actuellement.

Les raids vont également concernés le nord de la France et la Flandre. Mais les Normands vont surtout assouvir leur soif de conquête en Méditerranée, notamment lors des croisades. Au Xie siècle, les frères Hauteville, Guillaume Bras-de-Fer, Robert Guiscard et Roger de Hauteville, conquièrent la Sicile en y soumettant les populations byzantines et musulmanes. En 1130 est créé le royaume normand de Sicile, dont le roi est Roger II, fils de Roger de Hauteville. En 1097, Bohémond de Hauteville, fils de Robert Guiscard et comte de Tarente, n'arrive pas à ravir le duché d'Apulie à son frère : Roger Borsa. Il décide alors de rejoindre la Première croisade et en devient l'un des leaders avec son cousin Tancrède et Godefroy de Bouillon. Ensemble, ils arrivent à conquérir la ville d'Antioche à la suite d'un long siège et d'une famine où les troupes ont décidé de manger la population de la région. Grâce à ses ruses, Bohémond réussit à obtenir la ville pour lui tout seul et devient prince de la principauté d'Antioche.

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Carte des territoires normands jusqu'au XIIe siècle.

Les ducs prennent pour épouse des femmes qu'ils ont enlevé lors de leurs excursions. Ainsi, Rollon avait capturé Poppa, la mère de son fils Guillaume Longue-épée, lors d'un raid où il avait également tué son père, le comte Bérenger. Par une curieuse coïncidence, il semblerait que Guillaume Longue-épée capture lui aussi une fille de la famille Bérenger, Sprota, fille de Juhel Bérenger qu'il combattit à la bataille de Trans. Décidément, la famille Bérenger n'a pas eu de chance avec les ducs de Normandie^^

Poppa et Sprota étaient des « frilla», que les ducs de Normandie ont épousé à la « more danico », c'est à dire selon le mode de polygamie pratiqué par les Vikings. Cette coutume va perdurer jusqu'à Guillaume-le-Conquérant, qui était le fils d'une frilla, Arlette de Falaise, ce qui n'empêchait pas de le rendre légitime à la succession selon la mode danoise. Mais au vu de l’Église catholique, étant donné que sa mère n'était considérée que comme concubine, il n'était qu'un bâtard. Ce qui va engendrer les problèmes de succession que Guillaume aura au début de son règne, ainsi que son premier surnom : Guillaume-le-Bâtard.

De même que les pratiques des raids et de la polygamie ont persisté chez les ducs de Normandie, les relations qu'ils avaient avec le Danemark, la terre de leurs ancêtres, ont également perduré. Par exemple, on a retrouvé au Danemark des monnaies à l'effigie de Guillaume Longue-épée. Et en 945, le roi danois Harald vint avec vingt-deux navires prêter main-forte à Richard Ier, duc de Normandie et fils de Guillaume Longue-épée, dans une bataille contre le roi de France Louis  IV. Ce dernier est d'ailleurs capturé lors des combats.

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Les pilleurs normands au IXème siècle par Évariste-Vital Luminais (1895)

Une autre pratique danoise a également encore perduré sous les ducs de Normandie : Celle de l'esclavage. Au moins jusqu'au Xie siècle, Rouen a eu son marché d'esclaves où l'on vendait principalement des irlandais et des flamands. Le palais ducal de Fécamp, résidence privilégiée des ducs, fut bâtit à l'aide d'esclaves entre 927 et 942, sous la direction de Guillaume Longue-épée. Il est même dit que lors de la reconstruction de l'abbatiale de Fécamp, décidée en 990 par Richard Ier, il y eut des grecs comme architectes. Ces grecs furent certainement des byzantins amenés de gré ou de force de la Sicile récemment conquise par les frères Hauteville.  
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Palais ducal de Fécamp.





Guillaume-le-Conquérant et la conquête de l'Angleterre

Allons maintenant voir l'un des chef d’œuvre de l'art normand du Xie siècle : la tapisserie de Bayeux. Cette tapisserie raconte la rivalité de Guillaume-le-Conquérant et d'Harold Godwinson pour le trône d'Angleterre, ainsi que la conquête de cette dernière à la suite de la bataille d'Hastings.

Sur cette tapisserie, nous pouvons voir que les normands avaient encore un énorme héritage de leurs ancêtres vikings, notamment en ce qui concerne la construction navale. Effectivement, la tapisserie nous révèle que les bateaux que Guillaume et son armée utilisent pour traverser la Manche jusqu'en Angleterre ne sont ni plus ni moins que des eshei (danois skeið) et des esneques (danois snekkar), les navires que l'on nomme aujourd'hui abusivement « drakkar ». Ils sont facilement reconnaissable grâce à leur forme et à leur figure de proue. La tapisserie nous montre les étapes de construction de cette flotte, qui fut fabriqués dans les ports normands. Il semblerait même que certains navires de Richard Cœur de Lion furent encore qualifiés d'esneque au XIIe siècle.

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Partie de la tapisserie montrant les esnaques avec leurs figures de proue.

Il est également utile de mentionner un épisode de la bataille d'Hastings pouvant se référer à d'anciennes pratiques germaniques, donc scandinaves. Un épisode qui met en scène un certain Ivo Taillefer, un chevalier-jongleur, qui apparaît dans les récits de la bataille, dont le plus anciens est celui de Guy d'Amiens (1014-1074). Selon ce dernier, Taillefer est un « un histrion, dont le cœur, audacieux à l'excès ne manquait pas de noblesse ». Il va au-devant des troupes de Guillaume, « encourage[eant] de ses mots les Galois et terrifiant les Angles ; il jonglait avec son épée qu'il jetait en l'air » (v. 391-394).  Taillefer s'élance alors devant les troupes anglo-saxonnes, tue un soldat qui est sorti des rangs pour le défier et montre sa tête en tant que trophée. Ensuite, selon d'autres auteurs, il se fait submergé et massacré par l'armée d'Harold.

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Taillefer jonglant avec ses armes.

Tout dans ces pratiques guerrières fait penser à celles des celtes : La provocation d'un guerrier devant l'armée ennemie, le jonglage des armes pour l’impressionner, l'exaltation du duel et du courage dans le combat, la décapitation et la tête comme trophée, ainsi que « l'honneur » d'être le premier à mourir sur le champ de bataille. Et étant donné que les deux civilisations, celtes et germaniques, ont été très proches, nombres de pratiques celtes ont pu également être des pratiques germaniques. Alors, est-ce que Taillefer a voulu s'assurer une place au Vahalla ou bien est-ce que l'on a retranscris, dans ce personnage légendaire, des pratiques qui se faisaient encore en Grande-Bretagne ? En sachant que des Gallois ont pu participer à la bataille.


Les seigneurs normands et leur héritage norrois

Tout comme les ducs, les seigneurs normands n'avaient pas totalement oublié leurs ancêtres vikings. Nous l'avons déjà vu avec les noms de ces seigneurs : Tancar, Stutta, Owein, … Ces seigneurs aimaient d'ailleurs rappeler leur lignage avec les noms de leurs aïeules qui remontaient à cet « âge des héros ». Par exemple, en tant que seigneur du Bec-au-Cauchois, une localité près de Fécamp, il y avait Turstain, fils de Rolf, dont le domaine de Rouxmesnil (Mesnil de Rolf, situé près du Bec) avait été donné par Rollon lui même.

Cette glorification de ces ancêtres héroïques pouvaient même aller jusqu'à se créer des faits légendaires et des reliques. Ainsi, les Estouteville, une grande famille seigneuriale normande dont le nom scandinave d'origine était Stutta, prétendait que ses ascendants étaient des géants et ils voulaient le prouver en exhibant un énorme casque dans leur forteresse de Valmont. Ces tentatives de retranscrire l'histoire familiale en hauts-faits héroïques et légendaires rappellent l’initiative des saga nordiques relatant de la même manière la généalogie des rois scandinaves.

Allons maintenant vers l'archéologie afin de découvrir où vivaient cette aristocratie guerrière normande. Dès le Xie siècle, il est connu que la mode des mottes castrales va s'enclencher, notamment à cause de la guerre civile pour l'accession au trône d'Angleterre entre Robert Courteheuse, Guillaume Le roux et Henri Beauclerc. L'insécurité ambiante et la rivalité entre seigneurs voisins voient se développer ses modestes fortifications qui seront les embryons des futurs châteaux en pierres normands. Mais avant les mottes castrales, où habitaient ces seigneurs ?

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En haut, reconstitution du Hall seigneurial de Mirville. En bas, Maison reconstituée à Fyrkat, au Danemark, d’après les vestiges révélés par les fouilles archéologiques du camp de Fyrkat fondé vers 980 par le roi du Danemark.

La fouille archéologique d'une motte castrale, à Mirville, nous a permis d'éclaircir ce mystère. Et les archéologues ont alors découverts qu'ils vivaient dans de grands halls ressemblants en tous points à ce que l'on faisait au Danemark et dans la partie norroise de l'Angleterre. L'Architecture nordique s'était donc implanté en Normandie et ce, pour très longtemps. Des maisons typiquement nordiques auraient même subsisté jusqu'au XIXe siècle, comme le prouve ce dessin de Viollet-le-Duc de 1830, représentant une maison dans l'Eure :

L'héritage viking en Normandie Maison11

Sur les murs d'un édifice normand du XIIIe siècle, le Manoir du Catel, situé près d'Yvetot, fut  gravé des représentations d'église en bois ressemblant fortement aux églises nordiques que l'on peut encore voir à Stavkirke, en Norvège, par exemple.

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L'héritage viking en Normandie Stabki10
Graffiti d'église nordique au Manoir du Catel, XIIIe siècle. Une des églises en bois de Stavkirke, en Norvège.





L'échiquier et la Coutume de Normandie

Quand les danois ont colonisé la Normandie, ils ont amené avec eux leur propre système juridique. Ces lois, combinées au droit franc déjà en place, vont former ce qui fut appelé la « Coutume de Normandie ». Le droit coutumier normand va apparaître dès le Xe siècle et les pratiques qui en découlent seront unifiées et fixées dans deux ouvrages :  le Très ancien coutumier (1200-1245) et la Summa de legibus Normanniae in curia laicali (1235-1258). Hormis quelques aménagements au cours des siècles, la Coutume de Normandie sera toujours en vigueur jusqu'à la Révolution.

L’Échiquier de Normandie, qui va devenir le Parlement de Normandie, était une cour de justice tenue de faire respecter cette Coutume. Il rassemblait tous les notables de la province.

Du fait de l'influence scandinave, la Coutume de Normandie va avoir de véritables originalités par rapport aux autres systèmes juridiques en vigueur dans le royaume de France. Les principales étant :

  • L’Égalité de tous les normands devant la loi. Il n'y avait pas de distinctions sociales sur le plan légal.



  • Les droits de succession qui privilégient exclusivement l'enfant aînée masculin de la famille. Il était le seul héritier, ce qui empêchait l'éclatement de la propriété entre les différents descendants. Cela est directement influencé par la coutume scandinave : « Quand un fils [cadet] leur naît, le père se dirige vers le nouveau-né, l’épée à la main et, la jetant à terre, il lui dit : Je ne te léguerai aucun bien : tu n’auras que ce que tu peux te procurer avec cette arme ». Ce système d'héritage a donné l'expression « cadet de Normandie » pour désigner une personne peu fortunée. Et c'est pour ça que bon nombre de normands partis en croisade n'étaient que des cadets de leur famille.



  • La séparation des biens des époux dans le mariage. Il n'y avait pas de biens communs.



  • La clameur du Haro. Une disposition fort intéressante qui permettait à toute personne de crier Haro quand elle s'estimait victime d'un acte préjudiciable. Ce cri devait arrêter l'acte arbitraire, notamment grâce aux témoins de la scène qui avaient le devoir de prêter assistance à la prétendue victime. S'ils ne le faisaient pas, ils encouraient de fortes amendes. Celui qui était accusé par le Haro était tout de suite mis devant un tribunal avec l'accusateur. Mais si on abusait de ce cri, auquel cas il était appelé le « fol cri de Haro », on était sanctionné d'une énorme amende. Le cri du Haro est un très ancien droit qui fut en vigueur chez les peuples germaniques.

    Une bonne partie de la Coutume de Normandie est aujourd'hui toujours appliquée dans les îles anglo-normandes : Jersey, Guernesey et Sercq. En 1923, un certain sir Cyril-Henri Cross se met d'un coup à genoux au milieu de la place du marché, à Saint-Hélier, et à crier « Haro ! Mon duc ! Il m’est fait tort » . Cette personne était un locataire en voie d'expulsion auquel on avait coupé le gaz, et il évoquait son droit par la pratique du Haro. Pour devenir avocat sur les îles anglo-normandes, il faut passer un cycle d'études de six mois en droit normand à l'université de Caen.







L’héritage mythologique

En héritage, les vikings ont également légué à la Normandie des témoignages de leurs rites, de leurs croyances et de leur mythologie.

Parmi les rites, il est notamment évoqué un épisode intéressant de la vie de Rollon : Celui de ses bracelets d'or. Selon les propos de Guillaume de Jumièges (1000-1070) :

« Après avoir chassé dans la forêt qui s'élève sur les bords de la Seine tout près de Rouen, le duc, entouré de la foule de ses serviteurs, mangeait et était assis au-dessus du lac que nous appelons en langage familier la mare, lorsqu'il suspendit à un chêne des bracelets d'or. Ces bracelets demeurèrent pendant trois ans à la même place et intacts, tant on avait une grande frayeur du duc ; et comme ce fait mémorable se passa tout près de la mare, aujourd'hui encore cette forêt est appelée la Mare-de-Rollon (l'actuelle forêt de Roumare) ».

Guillaume de Jumièges, Historia normannorum, II, XX.

La suspension et la pendaison sont des modes de sacrifice bien connu dans les civilisations germaniques et celtiques. Chez les scandinaves, elles étaient faites en l'honneur d'Odin, un dieu qui se serait lui même pendu à Yggdrasil pour acquérir la science des runes. Ainsi, même si cet acte servait aussi à prouver son autorité, Rollon a certainement fait un sacrifice païen, incompris des chrétiens de l'époque.

Si les rites païens ont perduré un temps malgré la rapide assimilation des danois à la société franque, les dieux n'ont également pas été oubliés de si tôt. Ainsi, en 1927, l'île de Jersey relevait encore des croyances à un certain Wôtho, qui pouvait prendre la forme d'une créature en forme de boule apparaissant la nuit. Il est dit aussi qu'il peut être mi-homme mi loup, tel un loup-garou. Les habitants de l'île utilisent souvent des expressions comme : « il mange comme Wôtho » ou « C'est de la faute à Wôtho ».

Le nom de cette créature légendaire, Wôtho, ressemble énormément à Wotan, le Odin germanique. Le  fait qu'il soit assimilé à un homme-loup confirme cette hypothèse puisqu'Odin est le maître des berserkir, les guerriers-loups.

Toujours dans le domaine des génies familiers, il semblerait que l'évêque de Rouen, Mauger de Rouen (1017-1060), en aurait possédé un. En effet, Wace (1100-1174) raconte dans son Roman de Rou que l'évêque avait un petit lutin domestique du nom de Toret. Il ne venait qu'à son appel et on pouvait l'entendre, mais pas le voir :
Plusieurs tiennent pour vérité
qu'il avait un diable domestique.
Je ne sais si c'était lutin ou non,
ne sais rien de son apparence ;
il se faisait appeler Toret,
Toret se faisait nommer.
Et quand Mauger voulait lui parler,
il appelait Toret, et celui-ci venait.
Plusieurs purent les entendre,
mais aucun d'entre eux ne put les voir.

Wace, Roman de Rou, vers 971-972.


L'intention de Wace de dénigrer l'archevêque qui excommunia Guillaume-le-Conquérant est évidente. Mais pourquoi utiliser ce lutin, cette forme dégradée de Thor ?

La croyance aux lutins étaient répandus en Normandie. Encore au XIXe siècle, l'auteur Louis-Antoine-François De Marchangy apporte ce témoignage tiré de son ouvrage Tristan le voyageur, ou la France au quatorzième siècle (1925) alors qu'il était à Saint-Valery-en-Caux :

« Tels étaient les récits des pêcheurs de Saint-Valery : Je passai la nuit dans leur cabane ; ils sont hospitaliers et superstitieux comme tous les peuples d'origine septentrionale. Ils conservent de nombreuses traditions sur les nains, qu'ils appellent des esprits servants. En soupant avec ces bonnes gens, je vis l'une des filles de la chaumière jeter de la main gauche une cuillerée de lait sous la table. Cette libation est le salaire des esprits servants, qui se dépitent et dérangent le ménage lorsqu'on les oublie pendant le repas. Les servants se plaisent aux occupations pastorales ; ils se mêlent invisibles, aux ouvriers qui font tomber sous la faucille l'herbe mûre et les épis dorés. Ils aident les filles à cueillir les pommes, et les garçons à cultiver le jardin, ils amènent au bercail la génisse égarée ; pendant la veillée, ils viennent s'asseoir entre les pêcheurs et les bergers, et filent le lin à la clarté des foyers rustiques. Lorsqu'ils s'en vont  ils en jettent un peloton par la fenêtre, et le fil en se déroulant jusqu'au plus haut des airs, leur sert de monture pour retourner au pays des nuages ».

De Marchangy, Tristan le voyageur, ou la France au quatorzième siècle (1925).

Cependant, tous les lutins normands n'étaient pas forcément hérités des croyances scandinaves. Beaucoup sont dû aussi aux anciennes croyances néolithiques et celtes qui ont forgé la base des superstitions de l'ouest de l'Europe. La preuve en est que les croyances de lutins servants pullulaient dans toutes les campagnes françaises. Il est prétendu que le gobelin normand, ce génie malicieux et gardien de trésor, serait d'origine germanique et viendrait de Kobold. Cependant, sa première mention historique, dans les écrits d'Orderic Vital, l'associe à un temple de Diane dans son ouvrage l’Historia ecclesiastica. Il est à noter aussi que le mot « gob », servant à désigner les cavités des falaises en Normandie, est un mot celte voulant dire « bouche, caverne » et que le gobelin est surtout connu en tant que créature gardant des trésors enfouis dans des grottes.

Si les croyances germaniques sont peuplés de lutins, elles le sont aussi de géants. Selon Elisabeth Ridel, chercheuse au CNRS, la légende concernant la proéminence de la falaise appelée « Chaire de Gargantua », près de Duclair, serait lié au dieu Thor. En effet, selon la légende normande, le géant Gargantua aurait aidé une vieille dame à porter une charge trop lourde alors qu'elle cherchait à traverser la Seine. Pour le remercier, elle lui aurait offert du cidre, ce qui donna envie au géant « de faire du clair » (jeux de mot avec la ville proche de Duclair), donc de se soulager.

Ce récit est mis en perspective avec l'épisode mythologique où le dieu Thor doit se rendre chez le géant Geirroðr. Il doit traverser le fleuve Vimur, mais au même moment, la géante Gjálp, fille de  Geirroðr est entrain d'uriner dedans, faisans grossir le cours d'eau. Thor lui jette alors une grosse pierre et parvient à traverser.

Il est vrai qu'à Duclair, on a retrouvé deux marteaux de Thor en pendentif, prouvant que l'on vénérait encore ce dieux au Xe siècle. Mais même si les deux récits ont quelques similarités, à savoir la traversée difficile, et le motif scatologique, l'origine de la légende n'est pas forcément germanique. Déjà, la « Chaire de Gargantua », déjà appelée Curia Gigantis, « Chaise du Géant », au XIIe siècle, est entre deux oppida importants de la Seine : Celui d'Hénouville et celui de Saint-Pierre-de-Varengeville. La majorité des oppida de la Basse-Seine sont situés près d'anciennes pierres entourées de légendes : La Pierre Tournante à Caudebec, la pierre du Pain Bénit à Villequier, l'ancienne Pierre Gant à Saint-Nicolas-de-la-Taille, et il y a même un Mont Gargan à Rouen.

D'autres part, le thème du géant aidant un personnage emblématique, voir même divin, à traverser un fleuve, est répandu dans les mythes indo-européens, y compris en Inde où l'on a l'exemple d'un géant aidant à traverser le Gange à un enfant-roi (cf. Mahabharata). Ce sont ces légendes qui vont se greffer à l'hagiographie de Saint-Christophe et qui vont en faire le personnage que l'on connaît dans la religion chrétienne : Le « Porteur du Christ », aidant l'enfant de Dieu à traverser un fleuve.

Même si le Gargantua de Duclair est probablement d'origine celte, cela n'empêche pas qu'il ait pu être assimilé à Thor par les Norrois. D'où les deux marteaux de Thor retrouvés sur l'oppidum de Saint-Pierre-de-Varengeville.

Des géants, nous en retrouvons également à Fécamp où les contes populaires prétendaient qu'ils hantaient la côte le long des falaises d'albâtres. Un troll habiterait une grotte merveilleuse, remplie de richesse, parmi les roches d'Ailly, près de Dieppe. Des sirènes et autres monstres marins apparaîtraient sur les plages d'Etretat et d'Yport la nuit tombée. A Yport justement, les marins contaient encore au début XXe siècle, la présence de géants s'endormant sur les chemins ou de sorciers pouvant se changer en ours. Géants, trolls et sirènes sont des créatures typiques du folklore germanique. Quant au sorcier ayant des dons de métamorphose, cela rappelle les pouvoirs de certains sorciers rencontrés dans les saga, ou même des berserkir.

Parmi d'autres croyances, n'oublions pas non plus celles impliquant les figures de proue des esneques que j'ai évoqué plus haut. Ces parties sculptées du navire avaient comme objectif d'effrayer les mauvais esprits rencontrés en pleine mer, et qui pouvaient être la cause des tempêtes ou d'autres dangers maritimes. A l'approche des terres, les figures de proue étaient démontées afin de ne pas faire peur aux bons esprits des terres et du foyer.

Le fait que ces figures de proue étaient encore utilisées sur les côtes normandes à l'époque de Guillaume-le-Conquérant prouve que les croyances qui y étaient attachées étaient encore extrêmement vivaces chez les normands du Xie siècle.
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Bande-dessinée des Histoires et Légendes Normandes, de la collection Varou.





Les vestiges archéologiques

Malgré leur nombre réduit, je vous donne les quelques où vous pourrez voir des objets scandinaves retrouvés en Normandie :

  • Musée des Antiquités de Rouen
    On y retrouve deux ou trois vitrines avec des épées, des fibules et des fers de haches.



  • Maison des Templiers de Caudebec-en-Caux
    Ce petit musée abrite une magnifique épée incrustée d'or qui fut retrouvée dans la Seine. Ultime témoignage d'un personnage important.
    Musée des Pêcheries de Fécamp



  • Le musée de Fécamp ne possède pas de collection archéologique lié aux Vikings, à ma connaissance. Par contre, il possède une réplique d'esneque prêté par le musée d'Oslo (Mais chut, ils ont oublié apparemment^^).


L'héritage viking en Normandie Images10
Fibules féminines retrouvées à Pîtres.

L'héritage viking en Normandie -caude10
Epée retrouvée dans la Seine, devant Caudebec. Elle est incrustée d'or et est similaire à une épée trouvée près de Kessel, dans la Meuse en Hollande. Elle est du type H de Petersen, datée du IXe siècle. (Photo G. Bernage).






Les lieux de reconstitutions vikings

Il y a tout d'abord le parc historique d'Ornavik, qui reconstitue un village viking à Hérouville-Saint-Clair, près de Caen.

https://www.ornavik.fr/association

Ensuite, il y a les divers association de reconstitution situées un peu partout en Normandie :


  • Normanniae Dracones, à Octeville-sur-Mer.



  • Vegvisir, à Rouen.


https://www.association-vegvisir.com/


  • Vemundr, à Mont-Saint-Aignan.


https://vemundr.jimdo.com/

https://www.facebook.com/AssociationVemundr


  • La Hird de Hrólf, à Harfleur.


https://m.facebook.com/lahirddehrolfr


  • Les Compagnies D'Esculapes, à Le Houlme.


https://compaings.esculape.net/

https://www.facebook.com/pg/compaingsesculape/about/?ref=page_internal


  • Leita at Bardagi, à Saint-Aubin-Epinay.



  • Mjöllnir andverkers, à Oissel.



  • L'association Thor Park, qui projette de construire un village viking dans le Pays de Bray.


http://www.thorpark.fr/


  • L'association Dreknor, à Cherbourg, qui a reconstitué un drakkar navigable.


http://www.dreknor.fr/

Puis, au cours de l'année, divers événements à la thématique Viking s'organisent en Normandie, tels que des camps vikings qui peuvent se constituer à Saint-Wandrille ou à Harfleur durant l'été.

Nous avons aussi la Fête Viking et le marché médiéval de Jumièges en Juillet.

J'oublie certainement des associations ou des événements. Vous pouvez compléter si vous voulez.

L'héritage viking en Normandie Fzote-10
Esneque de l'association Dreknor.

Sources :


  • Georges Bernage, "Colonisation de la Normandie par les Vikings", Patrimoine normand n°78, 2011.



  • Patrice Lajoye, Mythes et légendes scandinaves en Normandie, OREP éditions, 2011.



  • Les productions de Jacques Le Maho sur les Vikings et sur les fouilles de la Motte de Mirville.


Dernière édition par KAΛ le Mar 16 Avr - 6:23, édité 1 fois
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Message par PENDARAN DYVED Sam 13 Avr - 14:36

Bravo pour votre travail

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Message par KAΛ Sam 13 Avr - 21:03

Merci !!
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Message par Johan Mar 16 Avr - 1:55

Wow, merci pour ce travail de synthèse titanesque ! je ferais un post sur facebook demain pour encourager les gens à venir le consulter !
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https://www.youtube.com/channel/UCXmaHIc810QxEdz7I6QSsIw?view_as

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Message par KAΛ Mar 16 Avr - 6:28

Merci beaucoup !
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Message par Orgetorix Mar 16 Avr - 7:25

Bravo pour ce topic ! Joli travail.

Je ne savais pas pour Christophe, porteur de christ. Intéressant.
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Message par KAΛ Ven 26 Avr - 18:21

Merci !

Ah oui, ce fameux Saint-Christophe devait être bien vénéré auprès de la Seine, et notamment auprès des passages d'eau. Ce devait être assez périlleux les jours de brouillard, de tempête ou de grande marée...
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